Le projet associatif

Bref historique

Sous l’impulsion de la Maison de Quartier des Eaux-Vives (MQEV), le Collectif d’habitants Herbes-Vives voit le jour en 2014. Il a pour ambition d’apporter quelques petits poumons de verdure dans le quartier des Eaux-Vives sous formes de jardins urbains. Une première réalisation voit le jour en 2015 : un potager est aménagé dans des bacs CFF dans la cour de la MQEV. En 2016, ce sont deux nouvelles parcelles qui sont investies : l’une dans le préau de l’école de Montchoisy et l’autre au Clos Belmont sur un terrain appartenant à la Ville de Genève, anciennement utilisé par la Maison de Quartier de Chausse-Coq. Les trois jardins sont soutenus et financés par la MQEV.

En janvier 2018, après plusieurs années de tractations, la MQEV reçoit l’accord formel du Service de l’urbanisme et du Service des espaces verts (SEVE) pour aménager un potager sur le terrain dit de la Petite Boissière à la Promenade Charles-Martin. Un appel est lancé aux habitants en mars, plus de 120 personnes répondent présentes. Trois forums participatifs sont organisés pour réfléchir et mettre sur pied un fonctionnement du potager qui se veut écologique et collectif. Une convention est signée avec le Service de l’agenda 21 et la MQEV. Au printemps 2018, 300 m2 de terrain sont investis par une soixantaine d’habitants. Les anciens jardins disparaissent au profit de cette nouvelle parcelle.

À l’issue d’une première saison couronnée de succès, les habitants se constituent en association. En décembre 2018, le collectif Herbes-Vives devient l’Association Herbes-Vives (AHV), prenant ainsi son autonomie vis-à-vis de la MQEV. Une nouvelle convention est signée avec le SEVE. En 2019, la jardin double sa surface et accueille désormais environ 150 habitants, répartis en parcelles collectives et autonomes.

Valeurs

L’Association promeut les valeurs suivantes :

Problématique

L’Association Herbes-Vives vise à répondre à diverses problématiques locales :

Espace urbain

Le quartier des Eaux-Vives est traversé par de grands axes routiers (quai Gustav Ador, rue des Eaux-Vives, rue Montchoisy et route de Frontenex) qui le morcellent et entravent les espaces potentiels de rencontres. Danger des déplacements, bruits et pollution empiètent sur la qualité de vie des habitants. La densification du quartier avec l’arrivée du CEVA, ne fait qu’accentuer ces phénomènes.

Aux Eaux-Vives, les rares espaces verts sont des cours intérieures, des carrés de pelouses et des petits jardins qui sont essentiellement privés. Quant aux espaces publics ils sont très réglementés à l’image du parc La Grange et du parc des Eaux-Vives. Tout cela fait obstacle à l’appropriation citoyenne.

Tissu social

A l’instar d’autres quartiers, les Eaux-Vives comptent une importante communauté étrangère. Les personnes âgées représentent également une population conséquente. Ces cultures et ces générations se mélangent peu et coexistent dans une relative indifférence. Par ailleurs, une précarité socio-économique grandissante tend à fragiliser les individus et ne les protège plus face à une rupture de vie (décès, divorce, perte d’emploi, etc.). De tout cela résulte différentes formes d’isolement et parfois d’exclusion.

Alimentation et environnement

L’industrialisation massive de la production agricole a de nombreuses conséquences néfastes. La priorité est aujourd’hui de produire toujours plus, toujours plus vite, au mépris de la santé des sols mais aussi de celle de l’humanité tout entière, agriculteurs ou consommateurs. La désunion entre l’humain et la terre qui le nourrit semble à son comble.

La plupart d’entre nous consomme des fruits et légumes quotidiennement. Mais peu ont déjà eu l’occasion de s’impliquer de près ou de loin dans leur production. Difficile en observant les larges étals dans nos supermarchés de faire le lien pourtant primordial avec la terre dont ils sont issus. Un changement dans notre mode de production et de consommation alimentaire est aujourd’hui nécessaire et possible. Une transition vers une agriculture respectueuse de l’ensemble de ses acteurs, moins frénétique et opérant à une échelle plus réduite doit être engagée. Il s’agit également de permettre aux citoyens de regagner une certaine autonomie et donc une certaine emprise sur leur environnement.

Buts

Dans un contexte de crise climatique, de fragilisation des liens sociaux et de densification urbaine, les potagers urbains trouvent aujourd’hui toute leur pertinence. Ils offrent un excellent outil en matière de développement durable et renforce la cohésion sociale.

Dans le domaine environnemental

En végétalisant leur quartier, en réintroduisant d’anciennes espèces et en jardinant de façon écologique, les jardiniers urbains favorisent une biodiversité riche et la préservation d’espèces en voie de disparition. Ils permettent de recréer des corridors biologiques offrant de nouveaux refuges à la faune. En ville où le bétonnage et les étés caniculaires impactent directement les habitants, le potager offre des ilots de fraîcheur en requalifiant des espaces sous-utilisés au cœur des habitations.

La culture locale de plantes, de fruits et de légumes a également pour effet de sensibiliser les habitants à la distance parcourue par les aliments que nous consommons. En relocalisant la production, nous diminuons notre dépendance à l’industrie agro-alimentaire et au pétrole et nous contribuons sensiblement à réduire nos émissions de CO2 ainsi que nos déchets. D’importants changements sociétaux nous attendent, le potager nous permet d’amorcer le virage de la transition.

Dans le domaine social

Le potager permet de renforcer la cohésion sociale et améliore sensiblement la qualité de vie dans le quartier. Le jardin est avant tout un espace de rencontres et d’échanges, un lieu convivial ouvert à tous. Retraités, actifs, familles, enfants, ados, jeunes adultes, réfugiés s’y côtoient activement par-delà leurs différences. Dans une société de plus en plus métissée, la mixité sociale, culturelle et générationnelle nous semble être la meilleure voie possible pour surmonter les enjeux du vivre ensemble.

Le potager contribue à prévenir l’isolement. Il facilite les rapports de proximité et l’intégration, et par son approche participative il mobilise les responsabilités collectives et la solidarité. Ouvert sur l’extérieur, accessible, peu réglementé, orienté vers la libre l’expression, il facilite l’appropriation de l’espace public par les habitants et leur donne une certaine emprise sur leur environnement.

Dans le domaine éducatif

Les potagers urbains offrent un magnifique support pédagogique pour les enfants mais aussi pour les adultes. Ils permettent d’impliquer de nombreux acteurs : société civile, permaculteurs, associations, écoles, groupements, etc. et produisent ainsi de féconds échanges. L’enjeu consiste à reconnecter les générations futures aux principes du vivant afin qu’elles ne se considèrent plus au-dessus de lui. Leur donner conscience que la planète est offerte en partage et qu’il ne peut y avoir d’équilibre sans interdépendance. Leur permettre de réaliser que par leurs modes de vie et de consommations, ils sont tous potentiellement une part du problème ou de la solution. Leur permettre enfin, de réapprendre les gestes oubliés pour retrouver l’autonomie.

Dans le domaine de la santé

Le potager urbain améliore la santé des usagers : jardiner en plein air favorise l’activité physique et réduit le stress. Produire ses propres légumes procure de la satisfaction et les consommer permet de retrouver une alimentation saine. C’est en redécouvrant la diversité alimentaire que les citadins sont incités à modifier leur comportement, ce qui est essentiel dans un contexte d’industrialisation massive de la production agricole, posant des graves problèmes de santé publique.

Dans le domaine de la sécurité

Un espace public fréquenté et des liens réguliers entre les habitants favorise le sentiment de sécurité dans le quartier. Par une forme de surveillance informelle, les dégradations diminuent ainsi que les incivilités. Ainsi le jardin joue un rôle “d’agent de sécurité gratuit”.

Objectifs spécifiques

L’Association Herbes-Vives souhaite :

Permaculture

L’Association Herbes-Vives promeut et pratique la permaculture.

La permaculture est une philosophie et une éthique qui vise à prendre soin de l’humain, de la terre et qui a pour but un partage équitable des ressources et durable dans le temps pour les générations futures. C’est une méthode de conception systémique qui s’inspire des mécanismes de la nature pour assurer résilience et stabilité. Si la méthode est nommée et formalisée dès 1970 par Bill Mollison et David Holmgren en Australie sur les bases d’un modèle développé pour l’agriculture par le japonais Masanobu Fukuoka, une grande partie des techniques elles-mêmes existe depuis les débuts de l’agriculture. La permaculture ne peut pas être réduite à une technique de culture, à la mise en place de buttes ou une spirale d’aromatiques mais doit rester philosophie globale qui comporte de nombreux outils qui peuvent être mis en place selon les conditions et besoins locaux.

Documents

Les contours du projet et son fonctionnement sont définis par les documents suivants :

Critères d’adhésion à l’association

Les demandes d’adhésion sont adressées dans l’ordre d’arrivée. Elles sont acceptées selon :

L’adhésion et l’attribution d’une place est donnée selon la priorité ci-dessous :